PINK FLOYD
CONTEXTE
1. Les origines du rock.
Le Rock’n’Roll (littéralement « tangage et roulis ») est né dans les années 1950 de la rencontre du Rythm & Blues Afro-Américain et de la musique country (interprétée par les blancs). Aux débuts, les musiciens noirs et blancs se partagent la vedette. Les précurseurs les plus connus sont Bill Haley, Elvis Presley, Chuck Berry, Little Richard ou encore Jerry Lee Lewis.
BILL HALEY, Rock Around The Clock, 1954.
ELVIS PRESLEY, That’s All Right, 1954.
Little Richard, Tutti Frutti, 1956. Tutti Frutti
Chuck Berry, Johnny B. Goode, 1957. Johnny B. Goode
Les premières caractéristiques du rock apparaissent :
– Musique harmoniquement et mélodiquement simple.
– Structure simple (couplets, refrain, pont, solo instrumental).
– Instrumentation souvent réduite à trois instruments (guitare, basse, batterie).
– Prédominance de la guitare électrique et du chanteur (souvent le même musicien).
– La batterie marque fermement les temps (grosse-caisse) et les contretemps (caisse claire).
– Les textes sont légers.
2. L’arrivée en Europe.
L’arrivée en Europe, et particulièrement en Angleterre, du Rock’n’Roll va donner naissance à un nombre important de courants musicaux différents. Au début des années 1960, la musique conserve les caractéristiques du rock naissant (légèreté de ton, mélodies entrainantes, simplicité formelle et instrumentale), mais les groupes britanniques vont progressivement s’éloigner de leur modèle américain pour créer une musique originale que les francophones appelleront « rock anglais ».
Les Beatles accentueront le travail sur la mélodie et l’harmonie, ce sera la naissance de la musique pop, tandis que d’autres groupes, comme Les Rolling Stones, privilégieront des rythmes plus syncopés et des sonorités plus agressives, plus proche des origines blues. Quelques soient les orientations musicales, la majorité des groupes va opter pour la formation instrumentale caractéristique du rock :
– Duo basse-batterie (la basse électrique remplace définitivement la contrebasse)
– 2 guitares électriques (dont l’une soliste)
– Un chanteur.
The Beatles, Love me Do, 1962.
The Rolling Stones, I Can’t Get No Satisfaction, 1965.
3. La fin des années 60, un tournant décisif.
Plusieurs évènements provoquent un tournant esthétique important dans la musique rock dans la seconde moitié des années 60 : la guerre du Vietnam et la fin des Trente Glorieuses. La musique se fait moins joyeuse, plus désabusée, la confiance de l’après-guerre s’érode petit à petit. Le rock devient une musique contestataire, plus sombre et plus introspective.
The Doors, Light My Fire, 1967.
Jimi Hendrix, The Star Spangled Banner, Woodstock, 1969.
a. Le Rock psychédélique.
Sans doute en raison du pessimisme ambiant et d’un désir d’évasion de plus en plus présent, les artistes rock vont souvent recourir à des substances hallucinogènes (LSD notamment), participant en cela au mouvement hippie. Le rock psychédélique sera caractérisé par des constructions musicales souvent hypnotiques, « planantes », des mélodies répétitives, des solos instrumentaux longs et tortueux, de nombreux effets sonores, l’utilisation d’instruments « non-rock » (clavecin, sitar), le tout dans des morceaux généralement assez longs. Les textes sont généralement mystiques ou oniriques.
Jefferson Airplane, White Rabbit, 1969.
The Beatles, Lucy in the Sky with Diamonds, 1967.
The Pink FLOYD, Astronomy Domine, 1967. Astronomy Domine
Chanson issue du premier album des Pink Floyd, à l‘ambiance explicitement psychédélique.

b. Le Rock progressif.
En Angleterre, à la fin des années soixante, les musiciens vont considérablement élargir leurs sources d’inspiration (musique classique, contemporaine, free-jazz, musiques non-occidentales, etc.), au point de créer un nouveau courant que l’on appellera Rock progressif. De la simple ouverture à la musique classique (Yesterday des Beatles) à la musique totalement expérimentale (A Saucerful of Secrets des Pink Floyd), les musiques vont devenir plus complexes, plus élaborées, souvent conceptuelles, ayant fréquemment recours à des instruments « classiques », électroniques ou au bruit comme élément musical.
THE BEATLES, Yesterday, 1965. Yesterday
Utilisation d’un quatuor à cordes.
Procol Harum, A Whiter Shade Of Pale, 1967. A Whiter Shade Of Pale
S’inspire de l’Aria de la Suite pour orchestre en RÉ de J.S. BACH.

EMERSON LAKE and PALMER (ELP), Promenade and The Gnome, 1971.
Reprise “rock” des Tableaux d’une exposition de M. Moussorgski.
Soft Machine, Moon in June, 1969
La référence à la musique savante, se fait ici par une complexification de l’écriture (harmonie et forme).
Soft Machine était, avec les Pink Floyd, un des groupes les plus en avance dans le domaine de l’expérimentation musicale rock.
Pink Floyd, A Saucerful of Secrets, 1968.
Premier morceau “conceptuel” des PINK FLOYD, tiré de leur deuxième album du même nom.
